Portrait astrologique de Jack Nicholson

Portrait astrologique de Jack Nicholson (né le 22/04/1937 à 11 heures dans la ville de Neptune, aux États-Unis)

1. Origines familiales – Un lourd secret

Jack Nicholson a grandi en croyant que ses grands-parents étaient ses parents, et que sa mère, June, était sa sœur aînée. Ce n’est qu’à l’âge de 37 ans, lors d’un entretien avec un journaliste du Time Magazine, qu’il découvre la vérité : June était en réalité sa mère biologique, et ses « parents » étaient ses grands-parents. L’identité de son père n’a jamais été confirmée. Ce secret, soigneusement dissimulé toute sa vie durant, révèle une blessure identitaire profonde – une énigme familiale à la fois poignante et fondatrice. Concernant ses origines troubles et cette mystification des identités familiales, on pourrait faire le parallèle avec le célèbre tueur en série américain, Ted Bundy, qui a vécu sensiblement la même situation (mère qui devient la sœur, et grand-mère qui devient la mère). Dans les deux thèmes Pluton se trouve en 12 (maison entre autres choses de tout ce qui est secret, caché), en Lion pour Bundy et en Cancer pour Nicholson. Dans les deux thèmes cela est relié à l'hérédité : Pluton est maître du FC en Scorpion pour le premier ; la Lune est maîtresse de 12 pour le second, au sextile de Pluton.

Revenons à Jack Nicholson. Ce Pluton en 12 dans le signe familial du Cancer signe ce lourd secret de famille, cette confusion identitaire. N'oublions pas que Pluton est le maître des grands mystères, comme nous l'a enseigné Hadès, et les gens très marqués par cette planète ont toujours un goût prononcé pour la mystification, le double jeu, ou le déguisement. On se souvient de mon portrait de Maurice Leblanc, dans lequel j'évoquais son personnage phare, Arsène Lupin, roi du déguisement et des identités multiples.

À quoi l'on peut ajouter une Lune en Vierge, maîtresse de 12, en conjonction large avec Neptune qui vient appuyer davantage ce flou identitaire concernant les femmes de sa famille (mère qui devient sœur, grand-mère qui devient mère, et tante qui devient sœur), en maison 3, secteur de l'entourage proche, de la fratrie.

Bien que l'identité de son père ne fût jamais attestée, il est probable qu’il s’agisse de Donald Furcillo, un acteur d’origine italienne que June Nicholson avait épousé en octobre 1936, soit six mois avant la naissance de Jack. Toutefois, ce mariage fut rapidement annulé, Furcillo étant déjà marié à une autre femme au moment de l’union. Il aurait proposé de reconnaître l’enfant, mais la mère de June, Ethel May, s’y serait opposée, préférant élever Jack comme son propre fils pour préserver la réputation de sa fille et lui permettre de poursuivre sa carrière de showgirl. Partant du postulat qu'il soit bel et bien le père, cette filiation artistique (sa mère étant également dans ce même milieu), est exprimée par un FC dans le signe de la Balance, sous la maîtrise de Vénus, laquelle se trouve en conjonction du MC, dans son signe d'exil (le Bélier) et conjointe au Soleil, lequel est dans le domicile de Vénus (le Taureau). Sans omettre le fait que, la Lune indiquant aussi les origines, est maîtresse de son triptyque en Taureau en 10 (Soleil, Uranus et Mercure) par exaltation, de même que Vénus par domicile. À ceci s'ajoute un Mars en Sagittaire, maître du MC en Bélier, dans la maison 5, secteur de la créativité artistique. Ce cher Jack était vraiment prédestiné à devenir acteur, tant par son hérédité physique que par ses configurations astrales qui la reflète.

2. Ses dominantes planétaires

En première position je mettrais Vénus, qui bien qu'en exil, cumule les points de valorisation suivants : la conjonction avec le MC et le Soleil, à quoi s'ajoute la maîtrise d'un amas de 3 planètes en Taureau, et plus anecdotiquement du FC en Balance. Sans oublier le carré à l'Ascendant.Pour la deuxième place, l'écart est très serré entre Uranus, conjoint au Soleil et colorant l'amas en Taureau, et Pluton, conjoint à l'Ascendant, carré au Soleil et sextile à la Lune. Mais je tranche tout de même pour Pluton en deux et Uranus en 3, qui comme vous le verrez au point suivant, incarnent tous deux, les types de rôles qui ont fait ses plus gros succès.

Enfin Jupiter arrive en quatrième place car malgré sa chute, il est conjoint au Desc, au carré du Soleil, et au trigone de la Lune.

3. Ses roles cinématographiques emblématiques

En vertu de son trio dominants, Vénus, Pluton et Uranus, ses plus grands rôles sont effectivement marqués par ces 3 tonalités énergétiques, avec une prédominance de la deuxième et troisième. Aidé en cela par un physique viril de brun ténébreux, les rôles de psychopathes (Pluton) et de rebelles exaltés (Uranus), parfois un mélange des deux, sont ceux dans lesquels il s'est le plus illustré, et qui lui ont le plus réussi. Pour n'en citer que quelques-uns : Shining (1980) – Stanley Kubrick

Jack Torrance, écrivain en proie à une lente descente dans la folie, cristallise à merveille l’influence de Pluton en maison 12, conjuguée à la tension du carré au Soleil : pulsions incontrôlées, isolement psychique, emprise des forces obscures. Mais ce basculement dans la démence est aussi traversé par une autre énergie : Uranus, conjoint au Soleil, insuffle des accès de rage incontrôlée, des dérèglements nerveux, une gestuelle saccadée, une violence électrique, imprévisible. Son regard halluciné, son corps traversé de spasmes, sa parole explosive font de ce rôle un chef-d'œuvre d’incarnation plutonienne et uranienne, où le chaos intérieur devient spectacle. Vol au-dessus d’un nid de coucou (1975) – Milos Forman

Dans le rôle de Randle McMurphy, Nicholson incarne à la perfection l'archétype uranien du rebelle : celui qui refuse les normes, qui conteste l'autorité et tente d'insuffler la liberté dans un univers carcéral et aliénant. Uranus, planète des ruptures et de l’insoumission, se trouve ici valorisée par sa conjonction au Soleil en maison 10. Les Sorcières d’Eastwick (1987) – George Miller (Une cristallisation du carré Vénus/Pluton dans toute sa dimension passionnelle et toxique)

Jack Nicholson y campe un diable séducteur, certes, mais avant tout possessif, violent, manipulateur et vengeur, incarnant une face sombre du désir. Ce n’est plus l’amour harmonieux, mais le désir de domination affective, la jalousie, la dépendance, la volonté de contrôle sur l’objet aimé. La conjonction Soleil–Vénus en maison 10 donne l’attrait, le charisme, l’aura ; mais le carré de Pluton vient y injecter une tension souterraine, une forme de pulsion destructrice, d’obsession possessive. Le personnage commence comme un fantasme, une promesse de liberté sensuelle, et finit par se révéler menaçant, tyrannique, dévoré par sa frustration narcissique. Un parfait miroir du carré Vénus–Pluton dans toute sa complexité. Batman (1989) – Tim Burton

L’ombre de Pluton dans sa forme la plus caricaturale. En incarnant le Joker, Nicholson donne corps à un personnage plutonien par excellence : dissonant, dérangeant, jouisseur du chaos. Ici, le carré Vénus–Pluton se tord en séduction pervertie, en désir cruel, tandis que le carré Soleil – Pluton apporte la démesure du Moi, la volonté de puissance destructrice, la mégalomanie théâtrale. Le Joker est le double noir du héros, un être défiguré – au sens physique et symbolique – par le feu des passions morbides. S’y ajoute une touche uranienne (rire dément, anarchie, subversion), mais c’est bien Pluton, ici, qui dirige le bal – le clown est un roi déchu, grotesque et infernal, incarnation vivante du chaos intérieur.

3. Récompenses, honneurs & Mariages

Contrairement à ce que dit la tradition, et comme beaucoup d'astrologues l'ont démontré, à commencer par James EO Carter, un Jupiter en chute et en carré du Soleil n'est pas forcément synonyme d'échec. La preuve en est que dans son thème, Jupiter est dans sa position de chute, en Capricorne, au carré de sa conjonction Soleil – Vénus en maison 10. Ses 3 astres sont dans de bonnes positions terrestres (Jupiter en 6 mais proche de la cuspide de 7) et en lien les uns des autres. Les deux bénéfiques, le grand et le petit, sont reliés au Soleil. Il y a en outre un puissant grand trigone de terre composé de Jupiter en Capricorne, de la Lune en Vierge et de Mercure en Taureau, qui vient soutenir cette réussite professionnelle. Sans oublier le sextile de Jupiter à Saturne pour son aspect durable. Et en effet, Jack Nicholson fut l'un des acteurs américains, sinon l'acteur, le plus primé de l'histoire. À noter que le maître de l’Ascendant, le Soleil, situé en maison 10 — l’une des meilleures positions qui soient sur le plan professionnel — indique un individu appelé à s’élever socialement par ses propres efforts. Dans le cas de Jack Nicholson, cela se vérifie pleinement : au-delà de son immense carrière d’acteur, il a également écrit plusieurs scénarios et réalisé des films. Un véritable self-made-man, porté par sa volonté, son ambition et sa singularité solaire. Concernant ses relations officielles, Jack Nicholson n’a été marié qu’une seule fois, avec l’actrice Sandra Knight, de 1962 à 1968, relation dont est née leur fille Jennifer Nicholson. Par la suite, il a entretenu plusieurs relations longues et médiatisées, notamment avec Anjelica Huston, avec qui il a été fiancé sans jamais convoler, et Rebecca Broussard, avec qui il a eu deux enfants. Malgré son image de séducteur invétéré, Nicholson n’a officialisé que ce mariage unique au cours de sa vie. Cette instabilité relationnelle et cette tendance à ne pas officialiser ses relations, excepté avec Sandra Knight qui fut l'une de ses premières compagnes, se retrouve dans son thème avec un Uranus en chute, maître de la maison 7 (maison des relations officielles). À noter que le maître de 7 se trouvant en 10 signifie que la plupart des rencontres amoureuses se font dans un cadre professionnel et l'on sait que la plupart de ses compagnes étaient actrices.